1897 - British dogs

(Article paru dans Presse de deers)

L’article ci-dessous a été spécialement écrit pour être publié dans British Dogs par un gentleman qui a choisi de masquer son identité sous le nom de plume de « Senex. » Ce monsieur est un juge connu ; son expérience n’est pas seulement celle d’un juge de chiens d’exposition mais aussi celle d’un éleveur qui a eu l’avantage de voir travailler les deerhounds sur leur propre terrain derrière leur gibier ce qui donne à ses propos une valeur de référence et d’autorité dans la matière.
Il dit : « Le greyhound écossais à poil hirsute est peut-être issu d’une des races les plus anciennes qui existent encore sans pour autant oublier la race mastiffs et ce que décèlent leurs fabuleux pedigrees. Cependant, il importe peu que leur lignage remonte au temps où Noë est descendu de son arche ou qu’il soit plus récent. De toute évidence, on est en présence d’une des races les plus remarquables et pittoresques qui a survécu jusqu’ici.
En tant qu’ardent admirateur de la vraie race et pour avoir élevé des deerhounds pendant plus vingt-cinq ans, je peux peut-être me permettre d’écrire ces quelques lignes afin d’aider le nouveau venu à comprendre ce qu’est son futur chien.
Le deerhound d’aujourd’hui est rarement pur, il a fait l’objet de croisements. Certains se sont essayés à le croiser avec des foxhounds, d’autres des bulldogs et puis à nouveau avec le colley.

La hauteur au garrot du deerhound varie entre 64,4 cm à 69 et 71,3 cm. Je crois me souvenir qu’un deerhound toisant 76 cm au garrot a été présenté dans une exposition canine et je ne peux m’empêcher de me demander à quoi sert un tel chien ?
En exposition, le novice se laissera sûrement impressionner par cette taille immense mais laissons le seulement réfléchir sur ce à quoi on destine le chien c’est-à-dire à chasser et terrasser le cerf.
Est-ce qu’un animal lourd et trop haut- car tel serait pareil animal- est capable de galoper à vive allure à travers toutes sortes de terrains et sans se fatiguer ? NON, pour assumer un vrai travail, il faut choisir un chien qui fasse entre 65 et 67 cm.
« Le deerhound ressemble par sa forme au greyhound à poil lisse sauf que son ossature est plus massive. Il doit avoir une tête longue et large entre les oreilles, des mâchoires très puissantes, une dentition en ciseaux avec des dents longues et blanches implantées régulièrement. Le poil de chaque côté des lèvres forme une sorte de moustache. Quand on voit un deerhound avec un crâne étroit, on peut être sûr qu’à un moment ou un autre il y a eu croisement avec le saluki persan ou le barzoï de Russie ; ceci est flagrant dans de nombreux spécimens qu’on voit à présent sur les rings d’exposition.
L’oreille doit être petite, implantée très haut et à l’arrière du crâne, plus comme celle d’un rat et au repos le plat de l’oreille doit être tourné un petit peu vers l’extérieur de façon que l’on puisse en voir l’intérieur ; j’ai toujours constaté ceci dans les chiens les mieux nés. Évitez une grande oreille, c’est une abomination et recherchez une frange de poils noirs à l’extrémité des oreilles, ça se voit dans les meilleurs spécimens.

Le cou doit être de longueur modérée et très musclé ; les épaules larges, longues et obliques ; ceci a une grande importance car chacun doit comprendre qu’un chien avec une épaule droite ne peut avoir un bon mouvement.
Les antérieurs sont droits avec beaucoup d’os et bien d’aplomb avec les pieds qui ne doivent pas être plats et les doigts auront des jointures marquées.

Dans un vieux poème sur les greyhounds, on peut lire « un dos comme un madrier « ce qui vaut également pour le deerhound car sans force à cet endroit, il n’est pas possible de maintenir longtemps une grande vitesse et un deerhound se doit d’avoir de la vitesse, de l’endurance et de la puissance. Là où le rein est faible, l’animal est inutilisable pour ce que demande sa race. Il n’y a pas de rein trop fort et cela s’applique également à l’arrière-main qui est l’élément principal de la poussée.
Le fait qu’un chien ait le grasset et le jarret forts, bien écartés l’un de l’autre, une bonne longueur entre le grasset et la hanche en conjonction avec une petite jambe (c’est-à-dire un jarret court), représente pour moi « le beau idéal » des arrière-mains.
« Il serait approprié de dire quelques mots au sujet du poil car on voit aujourd’hui des poils de toute sorte même chez les animaux ayant une parenté très rapprochée.
Le deerhound de pure race a un poil dur et hirsute pas soyeux du tout.

L’un des plus beaux spécimens de la race et le mieux construit qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années est Momi à M W Hickman sauf que ce chien pêche par son poil très doux et cette particularité se remarque chez certains des descendants de sa sœur Brenda qui a produit un certain nombre de champions.
Je ne peux pas m’empêcher de penser sans pour autant manquer de respect aux bons chiens, que depuis une douzaine d’années un sang étranger a été instillé dans la race. Je douterai toujours de la pureté d’un deerhound dont le crâne est étroit entre les oreilles ou qui possède un poil fin et soyeux.
Je me rappelle bien de mon premier deerhound, un gris noir avec un poil dur comme du fil de fer ; et tous les bons chiens que j’ai vus importés d’Écosse avaient la même texture de poil serré, dur et comme du fil de fer.
Je suis absolument convaincu que si seulement les partisans des deerhounds à poil doux confrontaient leurs chiens à ceux à poil dur, dans un endroit très exposé de l’Écosse et sous une brume épaisse, ils se rendraient franchement à l’évidence de la supériorité du poil dur.
« J’ai déjà dit que 65 cm au garrot était une bonne taille pour un deerhound, mais je parlais du chien qui travaille ; pour ce qui est du chien d’exposition quelques centimètres en plus peuvent aller mais évitez d’augmenter trop la taille car dans la plupart des cas vous allez vous retrouver avec un rein faible.
Grâce à la gentillesse d’un ami qui a mesuré les chiens à l’exposition canine de Birmingham de 1873, je peux fournir les mensurations, etc., de bien des plus fameux spécimens mâles et femelles du moment.

nom du chien hauteur tour de poitrine tour du rein
Meg   30,3        65,55      47,05
Hilda   62,1        66,7      52,9
Teildar   62,1        66,7      53,4
Mona   64,4        67,8      50,6
Braie   60,9        70,1      50,6
Hilda (Miskop)   62,1        70,1      53,4
Morni   69,5        78,2      59,8

"Les mensurations ci-dessus sont les seules que j'ai réussi à obtenir mais cela suffit pour démontrer qu'en règle générale, le jeune exposant ne doit pas rechercher un chien trop grand pensant ainsi obtenir des honneurs. Il faut qu'il essaie de trouver un chien vif, avec de bonnes jambes, un rein fort, une arrière main solide, une belle épaule bien inclinée, un poil dur et rêche et je suis sûr qu'un tel chien sera très dur à battre."



Commentaire de Mme Vinen:

Pour être juste, il faut dire que le propriétaire de Momi en commentant cet article par écrit, s'efforce d'expliquer que si son chien n'avait pas un poil dur, c'était dû au fait qu'étant un favori, il dormait à la maison sur des tapis moelleux dans des pièces chauffées et qu'on lui donnait des bains de temps à autres. Ce traitement, tend sans doute à ramollir le poil de tous les chiens.
M Hickman va plus loin en citant McNeill de Colonsay pour montrer qu'il existe des deerhounds de pure race avec un poil mou mais tous les propriétaires de chiens de sport se rangeront à l'avis de "Senex" pour dire que le poil dur et rêche est le plus efficace.
"Senex" n'a pas parlé de la couleur de la robe, donc, avec son approbation nous avons ajouté que la robe varie du froment jusqu' aux teintes sombres en passant par toute une panoplie de gris.
Nous avons maintenant la possibilité d'ajouter d'autres mensurations à celles proposées par Senex :

longueur : depuis le nez jusqu'à la base de la queue
longueur de la tête : depuis l'occiput jusqu'à la pointe du nez