Et avant 1850 ?

 

Pas facile de retrouver des traces du lévrier écossais avant 1850 en France, ses ancêtres faisaient partie des grands lévriers de vènerie, leur capacité à chasser retenait plus l'attention que leur description précise.

Dès le 12e siècle, de chiens grands et robustes, chassent le cerf, le sanglier et le loup, ils sont dits originaires de Bretagne et de Champagne.
Au 18e on fait venir des lévriers d'Ecosse, d'Irlande, des Pays du Nord et de Tartarie.
Milieu 19e, la loi du 3 mai 1844 met fin à l'usage du lévrier à la chasse en France.

 

 

Avant 1850, avant l'établissement du premier standard, même en Angleterre, leur description varie, les couleurs (fauves, sable) et les taches sur le corps semblent admises.

Le scottish deerhound gris ne s'imposera comme unique couleur qu'après 1920, bien que la couleur fauve soit encore mentionnée sur le standard.

Le fouleur de terre hirsute d'Arrien

Dans son ouvrage Cynégétique, Flavius Arrien, grec né à la fin du 1er siècle après JC et officier de l'Empire romain en garnison sur la frontière de Germanie souligne que les chiens de chasse aux lièvres que décrit Xénophon 5 siècles plus tôt, montre que celui-ci ne connaissait pas les chiens véloces gaulois car il écrivait : « Quant aux lièvres, les chiens ne peuvent les forcer que par une chance exceptionnelle." Raison pour laquelle Xénophon ne décrira qu'un seul type de chasse, avec filets et marche en battue, nous précise encore ARRIEN.

 

Voici la description du chien gaulois par Arrien (traduit par Thya Hillaud).


"Les gaulois d'un certain rang chassent toujours sans filets. Ils ne cherchent que le plaisir honnête de la vènerie. Ils n'ont pas besoin de piège car ils possèdent des chiens de haut nez qui suivent la voie du gibier comme ceux de Carie ou de crête. Ils ont comme eux une apparence rude et sauvage, se récrient véhémentement sur la voie comme l'animal de meute mais ils s'excitent souvent trop fort et (pour… illisible) qu'ils soient à défaire la nuit du lièvre ou qu'ils arrivent à son gîte. C'est ce que je n'en aime pas.
Dès que la chasse est commencée ils sont plus vite que n'importe lesquels, il est même bon, en hiver surtout, de laisser prendre un peu d'avance au lièvre sans cela il risque d'être pris tout de suite.


On appelle ces chiens Ségusiens du nom d'une tribu gauloise qui les élève et s'en sert pour chasser. Ils sont hirsutes et d'un vilain aspect. Leur manière de faire n'est pas différente des autres espèces. On dit que les plus laids sont les meilleurs. Leurs voix plaintives ressemblent à un gémissement douloureux et on les a comparés à ces mendiants qui errent à l'aventure en pleurant leur misère. On leur donne des noms suivant leurs qualités. Les plus vites sont appelés "fouleurs de terre". Ces chiens sont admirables à voir travailler. Il y en a de tachetés, d'autres d'une seule couleur, alors très brillante. Mais tous se présentent noblement devant le chasseur."

 

Devons-nous reconnaître là un des ancêtres des lévriers écossais ?

 

  ndlr : Ségusiens Peuple alpin aux limites de la Gaule et de l'Italie.